La Ligue des droits et libertés, l’Association des
juristes progressistes et la CLASSE lancent un appel aux victimes de la
répression politique et policière du printemps dernier. Cet automne les
trois organismes comptent produire un rapport sur les violations de
droits commises durant la grève étudiante. Victimes ou témoins de faits
sont invités à participer à cette cueillette d’information pour ainsi
contribuer à convaincre le gouvernement Marois de la nécessité de tenir
une enquête publique.
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« Le nouveau ministre de la Sécurité publique,
Stéphane Bergeron, a déclaré, la semaine dernière, qu’il comptait voir
s’il y avait lieu de déclencher une enquête sur le travail des
policiers. Sa déclaration nous est apparue bien timide en regard de la
répression, souvent très brutale, dont ont été victimes les manifestants
durant la grève étudiante », évalueNicole Filion, porte-parole de la
Ligue des droits et libertés. Rappelons que la Ligue réclame, depuis le
printemps dernier, une enquête publique sur l’ensemble des événements
qui se sont produits depuis février 2012. « La responsabilité des élus
doit également être considérée et les victimes de violations de droits
doivent obtenir réparation. L’enquête doit aussi être l’occasion de
réaffirmer la nécessité de préserver la liberté d’expression et le droit
de manifester », indique la porte-parole de la Ligue.
Les trois organisations ont reçu déjà plus d’une
centaine de témoignages et souhaitent par cet appel public répertorier
le plus largement possible les cas de violations de droits survenues
dans plusieurs villes du Québec, notamment Québec, Sherbrooke, Gatineau,
Victoriaville et Montréal.
«La grève étudiante a donné lieu des milliers
d’arrestations, fouilles et détentions arbitraires et abusives »,
rappelle la représentante du comité légal de la CLASSE, Émilie
Breton-Côté. « Des personnes ont été blessées gravement, d’autres ont
été brutalisées, intimidées, privées de leur droit de manifester alors
qu’elles ne faisaient que porter sur la place publique leur message à
l’égard d’un gouvernement qui refusait de les entendre. On ne peut
tourner la page sur ces violations de droits et se taire », poursuit la
représentante du comité légal de la CLASSE.
Ce rapport fera également l’analyse des dispositifs
législatifs et réglementaires que les policiers ont invoqués lors de
leurs interventions. « Les policiers disposent en effet de tout un
arsenal juridique qui leur confère des pouvoirs d’intervention
discrétionnaires. Ces pouvoirs peuvent laisser prise aux pratiques de
profilage et, dans le cas des manifestations étudiantes, c’est de
profilage politique dont il aurait été question » indique Me Sibel
Ataogul, porte-parole de l’Association des juristes progressistes.
« L’enquête publique doit aussi porter sur ces pratiques de profilage et
cibler les dispositions législatives et réglementaires qui favorisent
ces pratiques ».
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